Avec
Roseline Guinet et Franck Dinet
Deux clowns s’accrochent.
L’un à sa quête, l’autre au premier.
Ce convoi roule sous vos yeux.
Aujourd’hui, Madame Françoise directrice de galerie, accueille avec enthousiasme le sculpteur Amamouche, pour un vernissage performance.
Ce spécialiste de l’art contemporain, autiste, provocateur, vivant à l’intérieur de son œuvre, éprouve le vide en frôlant la chute de toute chose, jusqu’à la sienne.
La présentatrice, une Madame Loyal au nez rouge, fait le lien entre le public et l’artiste, elle joue des deux côtés. Mais l’artiste n’est pas celui attendu, la présentatrice glissera petit à petit vers la scène et l’œuvre, jusqu’à former avec l’autiste émotif, un duo improbable.
Une force d’attraction étrange les fait se rencontrer. Dans ce chaos funambulesque, le rêve de l’artiste devenu somnambule les conduira à une noce de papillons derrière un piano mécanique.
Le temps passe, le joueur de corde équilibriste prend de l’âge. Grâce à une musique réparatrice et au miracle “du vin changé en eau” nos deux clowns se retrouvent dans un parc à bébé pour un dernier duo.
Chris Martineau compose une musique résolument contemporaine aux accents parfois baroque ou ethnique.
Les musiques participent à l’écriture dramaturgique, chacune d’entre elles détient un fil dramaturgique potentiel interne qui a sa vie propre. Les musiques réunissent les personnages ou affirment leur décalage ou leur solitude. Elles forment une clé de voute de leur parcours.
Les voix sont déterminantes dans leur timbre, leur rythme, leur diction, les étonnements qu’elles peuvent susciter : voix aux tessitures parfois extrêmes qui impliquent une “physicalité” particulière, potentiellement génératrice de décalages entre le personnage et sa voix.
Les langues utilisées dans les chants sont celles parlées couramment par les clowns sur le plateau : italien, anglais, français, mais aussi langage imaginaire issu de leur langage plus intime. Les chants racontent autrement ce qui se passe sur la scène et peuvent révéler l’indicible : c’est à la fois une manière de souligner et de mettre à distance.
Tout fait musique et rythme, les sons du plateau, le mouvement des corps, la lumière, le silence, ‚le fracas des objets, les murmures, les hurlements. Certaines musiques ouvrent l’espace, d’autres le resserent, soulignent la perdition ou rassemblent en un moment d’intimité.
Deux clowns multi-instrumentistes : la palette est large (voix, clarinette, violoncelle, ukulélé, piano…) et permet d’ouvrir des univers musicaux diversifiés. Pourtant, une couleur musicale domine et évolue, elle permet de les suivre dans leur parcours. Une couleur inspirée de leur propre musicalité.
Quelques citations de Bach et Schubert surviennent dans le spectacle.
Ce projet est avant tout la rencontre des deux clowns, Madame Françoise et Amamouche. Tous deux compagnons de vie, leur chemin se construit par le prisme du Clown ; tantôt en Ardèche dans la mythique Menuiserie des Nouveaux Nez où Franck Dinet a attrapé le virus clownesque, tantôt au Samovar où Roseline Guinet est venue créer son dernier duo et essayer de nombreuses formes courtes.
Au Samovar, ils enseignent ensemble… alors à force de clowns, il leur est devenu vital de risquer le “bing bang” de leur confrontation.
C’est une coproduction bien naturelle de deux structures, Roseline étant cofondatrice des Nouveaux Nez et Franck Directeur du Samovar
Il y a eu deux étapes de mise en scène, la première ocnfiée à André Riot-Sarcey est une évidence, complice de longue date de Roseline et Franck, et Philippe Dormoy (metteur en scène du premier solo de Franck) à la seconde étape pour aborder le spectacle sous un autre angle.
Chris Martineau, compositeur et clown, a collaboré avec Roseline et Franck dans plusieurs créations.